L'exposition "D'Ayiti à Haïti, la Liberté conquise" a été créée par le MUPANAH en 2004. Les Anneaux de la Mémoire en ont fait faire une version itinérante en 31 panneaux en français et créole haïtien, qu'ils ont présenté en Guadeloupe (2011) où elle a été accompagnée de peintures.
D'Ayiti à Haïti, la Liberté conquise
Mot du Président :
L’association des Anneaux de la Mémoire est particulièrement heureuse de participer à l’événement que constitue la présentation en Guadeloupe de l’exposition « D’Ayiti à Haïti, la Liberté conquise » et du regard croisé d’artistes peintres contemporains de l’archipel guadeloupéen sur les thématiques de la traite négrière, l’esclavage et leurs héritages dans les Antilles francophones.
Cette exposition présente d’abord l’intérêt d’avoir été réalisée par des Haïtiens alors qu’ils se trouvaient en pleine tourmente lors du bicentenaire de l’Indépendance de leur pays durant l’année 2004. Mme Vendryes, commissaire de cette exposition, a dû quelquefois travailler dans des conditions périlleuses au Musée du Panthéon National, au cœur de Port-au-Prince. Grâce à elle et ses collaborateurs, nous pouvons montrer, à travers le monde, et aujourd’hui en Guadeloupe, le point de vue des Haïtiens sur leur Histoire, notamment le combat qu’ils ont mené pour la Liberté, qui a réellement été « conquise » et préservée grâce au courage et à la volonté des esclaves révoltés de Saint Domingue. A l’instar d’Haïti, la Guadeloupe a dû faire face à l’adversité. La bataille de Louis Delgrès, figure emblématique qui s’est opposée en vain au rétablissement de l’esclavage, et les révoltes d’esclaves sont des actes de résistance à l’institution esclavagiste. Ainsi, la décision de présenter cette exposition en Guadeloupe est motivée par la volonté de faire partager l’histoire commune des peuples haïtien et guadeloupéen.
C’est la raison d’être des Anneaux de la Mémoire : échanger sur ces thématiques historiques entre partenaires européens, africains, américains et caribéens afin de construire sur ces fondations de vérité, mais aussi d’injustice et de souffrance, des relations de liberté, d’égalité et de respect. Partie de Nantes, l’ancien port négrier, notre association des Anneaux de la Mémoire est devenue aujourd’hui une véritable Alliance Internationale ouverte à tous : collectivités locales, institutions culturelles et individuels. Notre Alliance dispose d’un site Internet, plateforme d’échanges et centre de ressources, reconnu et soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie : www.anneauxdelamemoire.org
Grâce à ce vaste réseau, tissé au fil des ans, d’autres horizons attendent notre exposition : la France métropolitaine en décembre prochain, mais aussi l’Afrique du Sud, et la Louisiane. Neuf artistes vivant en Guadeloupe, mobilisés par Jean-Marc Hunt, lui-même artiste plasticien, ont participé bénévolement à ce projet. Qu’ils en soient remerciés chaleureusement. Leurs œuvres nous permettent de mieux apprécier les héritages de la traite négrière et l’esclavage. Leur travail enrichit la conscience collective de l’humanité toute entière.
Notre projet commun a reçu de nombreux soutiens déterminants : Ministère de l’Outre-Mer, DRAC Guadeloupe, villes, conseils général et régional de Guadeloupe. Merci à tous et en particulier aux villes qui accueillent ce beau travail collectif.
Que les Anneaux de la Mémoire continuent à se dérouler sur toutes les rives de l’Océan Atlantique et de l’Océan Indien et contribuent ainsi à renforcer les liens fraternels entre leurs habitants.
Yvon CHOTARD
Président
Mot du Commissaire d'exposition :
Présenter dans un projet d'envergure historique, une exposition de peintures contemporaines, a été pour moi l'occasion d'aborder le questionnement transversal des conséquences actuelles de l'esclavage et de la traite négrière, en Haïti et en Guadeloupe.
Dans la peinture habitée de Klodi Cancelier, tout comme celle de Joël Nankin, résonnent la figuration et l'abstraction, faisant apparaitre des signes qui renvoient aux origines précolombiennes et africaines. Eddy Clarus met en évidence ce rapport au négrisme africain et caribéen. Philibert Yrius, quant à lui, révèle son attachement aux croyances occidentales dans de grandes scènes à la fois idéalisées et imaginaires. Dans l'approche du réalisme, Marielle Plaisir et Felie-Line Lucol s'appuient sur une iconographie d'archives pour restituer une empreinte historique intelligible, à l'opposé de Sandrine Sioubalack et de Sanmyel, qui ne laissent plus que l'expression de traces et de stigmates.
L'exposition présente ainsi plus de 30 oeuvres récentes où l'interpénétration est bien distincte, révélant une perception esthétique fondamentale des influences et des héritages communs.
Jean-Marc HUNT,
Commissaire d'exposition
- Hauteur 24 cm
- Largeur 16.9 cm
- Poids 0,180 kg
- Type d'ouvrage Brochure
- Nombre de pages 56
- Impression quadri
- Date de parution 2011